Le “stress hydrique mondial” |

titmains DOSSIER | LA CRISE DE L’EAU

Deux tiers de la population mondiale touchés par la pénurie dans une quinzaine d’années, c’est demain, c’est nous, c’est la vie de nos enfants qui seraient frappés par le manque d’eau. Les facteurs de cette pénurie annoncée sont multiples.

Tanzanie. Un robinet d’eau, jadis gratuite pour ces habitants de Dar es Salaam,
fermé par la compagnie privée City Water. © Obi-Akpere sur Flick’r

Croissance démographique et réchauffement de la planète ont bon dos

D’ici 2050, la population mondiale va quasiment doubler. La demande en eau va donc exploser, mais ce n’est pas la consommation d’eau pour les besoins fondamentaux qui est en cause. On estime qu’en 2030, 60% de la population mondiale sera urbaine, ce qui induit plus de rejets polluants.

Déjà aujourd’hui, les industries déversent 2 millions de substances polluantes par jour dans les fleuves. Sans parler des rejets « accidentels » de métaux lourds ; citons les sites d’orpaillage guyanais peu scrupuleux rejettant du mercure dans les fleuves d’amazonie ou les sociétés pétrolières au Nigeria négligeant les fuites de leurs sites, le liquide pouvant se déverser dans la terre et la mer pendant des mois.

Nigeria. Fuite de petrole brut au puits abandonné de Kegbara Dere en territoire Ogoni.
© AFP/Lionel Healing

Pourtant c’est l’agriculture qui est montrée du doigt aujourd’hui. Tout simplement parce qu’elle est l’activité humaine la plus répandue : c’est le gagne-pain de la population des pays en développement. Hormis la pollution causée par les rejets de pesticides, d’insecticides et d’engrais, l’agriculture par irrigation représente 70% des prélèvements de l’eau douce mondiale.

La fonte caractérisée des glaciers aura un impact sur la durabilité des nappes phréatiques. Les inondations de plus en plus fréquentes induisent également une pollution puisque l’eau charrie quantités de matières toxiques qui sont réinjectées de manière anarchique dans les terres, puis dans les nappes souterraines. Enfin, l’augmentation de la température de l’eau a fait apparaître de nouvelles microalgues très toxiques pour l’homme et les populations aquatiques. Très difficiles à éliminer, elles constituent un réel problème pour les usines de traitement d’eau.